L’actu ReSanté-Vous de mars à avril 2025
En mars 2025… En avril 2025…
Ils m’ont demandé : « Aidez-nous à maintenir les personnes âgées à domicile en nous apprenant à adapter leurs salles de bain ».
Je leur ai répondu : « Non, je ne le ferai pas, car ce qui est demandé génère du confinement à domicile et non pas du maintien sur son lieu de vie ». Puis, je leur ai raconté l’histoire de ‘mon papi’ qui voulait juste s’assoir et de ‘ma maman’ aux p’tits beurres. Et c’est sur la base de cette approche holistique qu’un quartier entier a été revitalisé, en faisant une place à chacun et chacune, quel que soit ses Us-âges© ; à commencer par traiter les espaces de partages, puis l’intime partagé, pour en terminer par l’intime.
Ils m’ont demandé : « Ce que le vieillissement de la population a de bon à apporter à la société ».
Je leur ai répondu « Tout ». Tout ce que le Modulor de Le Corbusier, 30 ans, 1m80, masculin, n’a pas su apporter à nos sociétés. Le vieillissement de nos populations nous donne une chance inestimable de changer de paradigmes pour expérimenter le doux et le fragile, là où seul le dur et le fort avaient le droit de cité. Et c’est grâce à cette approche ‘plus humaineS’ que l’on intègre dans les programmes d’aménagement et de construction des prescriptions amenant à de nouveaux objectifs de résultats à atteindre, pour tous et toutes, à savoir :
Elle est venue me prendre la main pour me dire : « Il est beau ce nouvel appartement, il est tout propre, mais comme je suis malheureuse maintenant ! Je ne connais plus personne ici, dans ce nouveau quartier ».
Alors non ! Oui, mais non ! Oui il nous faut développer une offre de choix ; des parcours résidentiels séniors encore trop peu diversifiés. Mais non, ce n’est pas pour autant qu’il faille déménager les habitants dans des immeubles neufs et pire, dans des quartiers neufs.
C’est à l’alliance parfaite entre nos besoins vitaux de relations, de connexions, de collaboration, dans un environnement existant, familier et riche en biodiversité, ET nos rêves d’un intérieur élégant et fonctionnel que nous devons œuvrer. Parce que s’occuper de la santé des corps, c’est bien, mais s’occuper de notre santé mentale est tout aussi vital.
Ces 25 années de terrain, d’études et de publications ramenées à 3 témoignages dessinent, finalement, la marche à suivre pour adapter nos sociétés aux Grands âgeS.
Et c’est là qu’intervient ENCAPACITÉ. C’est un appel à transformer en profondeur nos process, nos politiques de la ville et du logement, nos montages financiers, nos réglementations… pour que chaque personne puisse préserver son autonomie sur son territoire de vie, en étant considérée non pas comme un individu à déplacer ou à adapter, mais comme un acteur capable, doté de ressources, de liens et d’histoires. Prévenir, c’est avant tout permettre. Permettre de rester acteur dans son quotidien, dans son quartier, dans ses habitudes, en s’appuyant sur ce qui fait capacité.
Car, indéniablement, adoucir la ville et donc transformer la société ou, inversement, c’est faire tomber des frontières et des idées reçues, en élargissant la prise en compte du vieillissement à tout ce qui relève de fragilités temporaires ou permanentes de tout ordre, dans le respect de tout ce qui est vivant en nous et autour de nous.