Une étude de Harvard sur le vieillissement, menée depuis 1938, montre que la qualité des relations sociales est essentielle pour vieillir en bonne santé. En France, cette question a pris de l’ampleur depuis la canicule de 2003, soulignant l’impact de l’isolement sur la santé et le modèle de prise en charge des personnes les plus fragiles.
Les « relations qui comptent »
Les relations significatives (famille, amis, entourage) jouent un rôle vital pour les individus. Jean-François Serres met en avant 3 typologies de relations : celles qui apportent la reconnaissance, la protection et la participation. La fragilité accentue les vulnérabilités sociales, notamment dans un monde où les formes d’attachement traditionnelles (villages, quartiers) se délitent. Cette transition vers des relations choisies crée de nouvelles incertitudes, exacerbées chez les populations les plus fragiles, et rend la constitution d’un réseau relationnel un enjeu crucial.
Vieillir ensemble : l’âge de l’activité contributive
La retraite entraîne souvent un sentiment de disqualification sociale. Pourtant, elle peut devenir une période de contribution active, centrée sur des activités essentielles : soutien familial, engagement associatif, et soin de la vie collective. L’activité contributive, bien qu’indispensable à la société, reste largement non reconnue. Vieillir ensemble implique de valoriser ces activités et de repenser les lieux de vie pour en faire des espaces relationnels propices à l’échange et à l’entraide.
Vieillir ensemble : l’âge de l’habitat
Avec l’âge, les liens relationnels se fragilisent, et le domicile devient le centre de la vie. Il est essentiel de transformer l’habitat en « éco-niche relationnelle » en favorisant des formes innovantes de cohabitation (habitats partagés, lieux intergénérationnels) et des espaces de sociabilité (tiers lieux, centres associatifs). L’objectif est de créer des lieux où les relations se tissent naturellement.
Vieillir ensemble : l’âge du prendre soin
Le vieillissement intensifie le besoin de relations humaines, de soins relationnels, et d’interdépendance. Les solidarités « froides » (institutionnelles) et « chaudes » (familiales) doivent se compléter. Pour répondre à ce défi, il est crucial de soutenir les aidants et de repenser la fraternité dans nos modèles de prise en charge.
Diagnostic et perspectives
Les relations invisibles, souvent considérées comme des ressources naturelles, sont fragilisées, mettant en péril notre modèle social. Une vision sociétale intégrée est nécessaire, combinant l’engagement citoyen et les politiques publiques, pour répondre aux défis du vieillissement en relation. Cela suppose un dialogue continu et une co-construction des solutions entre citoyens et institutions, tout en acceptant les incertitudes et l’inventivité sociale.
Créer un nouveau paradigme
Vieillir ensemble, c’est reconnaître la centralité des relations humaines dans la vie individuelle et collective. Cela exige de réinventer nos formes d’attachement, de soin et de solidarité pour bâtir une société inclusive, où chacun vieillit en relation, dans la dignité et la reconnaissance.
ReSanté-News - Décembre 2024
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Édito › Journal de bord d’une fin d’année
Dossier › Journée de restitution du Lab du Sens Collectif
Lab du sens collectif › Conférence introductive (Jean-François SERRES)
Rétrospective › L’actu ReSanté-Vous de septembre à novembre 2024
Revue de presse › Septembre à novembre 2024
Revue de presse › Avril à mai 2024
Éclaireurs du Tour 2025 › Lancement des AMI
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